Au départ, le James Webb Space Telescope (JWST) a été conçu pour observer les galaxies les plus lointaines possibles, afin d’étudier les premières phases de l’Univers. En effet, la vitesse de la lumière étant finie, plus on observe loin, plus on peut « remonter dans le temps ». Ce premier objectif du JWST explique pourquoi il a été conçu pour détecter la lumière infrarouge : du fait de l’expansion de l’Univers, plus un objet est lointain, plus sa lumière est décalée vers le rouge.
Le télescope va également s’intéresser aux problèmes de la « matière noire », ce mystérieux ingrédient cosmique qu’il faut rajouter à nos modèles pour arriver à modéliser non seulement l’Univers dans son ensemble, mais aussi la dynamique de ses grandes structures (amas de galaxies, galaxie, etc.).
Enfin, et surtout dirais-je, il va nous permettre d’étudier les exoplanètes de manière bien plus poussée que ce qui a été fait jusqu’à présent. La grande taille de son miroir primaire combinée à ses instruments opérant dans l’infrarouge vont en effet nous permettre d’étudier la composition atmosphérique d’un grand nombre d’exoplanètes, y compris des planètes rocheuses et potentiellement habitables en orbite autour de petites étoiles froides comme TRAPPIST-1. Dans le pire des scénarios, il nous apprendra que ces planètes sont généralement incapables de garder une atmosphère substantielle à cause de leur proximité à leur petite étoile. Dans le meilleur des cas, il révélera pour certaines de ces planètes des compositions atmosphériques ne pouvant s’expliquer que par la présence de vie à leur surface.
Mais cette liste est loin d’être exhaustive, la mission du JWST étant ouverte à toute la communauté scientifique, il sera utilisé pour beaucoup d’autres projets, comme, par exemple, dans l’étude d’objets de notre système solaire.